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9 septembre – Musique


Chapitre 1 : Musique de films érotiques

Allez, Antonin, tu ranges ta clarinette et tu t’assoies Ă  ta place, le cours va commencer. Aujourd’hui, nous allons nous pencher (mais pas trop fort) sur cette chose que l’on remarque peu tant notre cerveau est concentrĂ© : la musique des films pornographiques et Ă©rotiques. Quasi disparue depuis les annĂ©es 2000 (comme les tamagotchis et les bons films de Tim Burton) Ă  cause de l’explosion de la production de films porno et du coĂ»t des doits d’auteur (Adieu Ă  la levrette sur du Marvin Gaye), la musique sur laquelle les coups de reins fusaient Ă©tait choisie avec plus de soin dans les annĂ©es 70-80 autour du monde. Du balai le classique saxophone groovy, aujourd’hui on va Ă©couter du vrai son les djeuns (je t’entends rire, Jason).


Douce France

En quelques sortes le 50 Shades of Grey de tes parents, Emmanuelle est un film Ă©rotique de Just (LeBlanc) Jaeckin sorti en 1974. Incroyable succĂšs au cinĂ©ma français si bien qu’il est restĂ© 10 ans Ă  l’affiche (553 semaines pour les matheux comme Delphine). La musique (clique, TimĂ©o) du premier volet et de quelques autres ensuite (1, 5 et 7) et de la sĂ©rie a Ă©tĂ© composĂ©e par le grand Pierre Bachelet (c’est celui qui chante Les corons). Histoire d’O, du mĂȘme rĂ©alisateur, nous propose une musique digne des Daft Punk vintage :

Motel Show, Just Jaeckin

Avant que le fameux Pierre Bachelet accepte de composer les musiques d’Emmanuelle, c’est ce “gentleman” brĂ»leur de billet, j’ai nommĂ© Serge Gainsbourg qui aurait refusĂ© l’offre. “Heureusement”, quelques annĂ©es plus tard il se rattrape : Good bye Emmanuelle.


L’empire des sens

Pour revenir Ă  du plus sĂ©rieux parce qu’on rigole pas ici, en 1976 Nagisa Oshima sort l’Empire des sens, un film franco-japonais qui parle de la relation douteuse d’une ancienne prostituĂ©e qui espionne ses maĂźtres et se tapent des vieux vicelards et un homme mariĂ©. Le groupe Air signe la musique aux airs d’harpe traditionnelle japonaise (oui, la grosse guitare des grecs, Rachel…).


Make America great again !

Passons de l’autre cĂŽtĂ© de l’ocĂ©an Atlantique pour s’Ă©chouer sur les plages de nos voisins les Etats-Unis. Dans les annĂ©es 70 sortait The Devil in Miss Jones mais surtout Deep Throat de Gerard Damiano (Gorge Profonde pour les LV1 Allemand). Avec un scĂ©nario des plus recherchĂ© : l’hĂ©roĂŻne a son clitoris au fond de la gorge (pourquoi pas, aprĂšs tout), c’est surtout la premiĂšre musique de film porno basĂ©e sur des effets sonores spĂ©cialement composĂ©s avec notamment de splendides explosions de bombes Ă  la Michael Bay pendant que le groupe joue une musique patriotique (et vive les Etats-Unis).


Moment calme avec la musique dĂ©licate et inspirĂ©e d’Alden Shuman pour The Devil in Miss Jones de Gerard Damiano en 1973 : cordes, orgues et vibraphones lyriques, et surtout un thĂšme mĂ©lodique au piano, repris tout le long du film.


La blonde, la bite et le gland

N’est pas en reste notre regrettĂ© compositeur italien : Ennio Morricone. DĂ©laissant ses santiags pour un slip lĂ©opard trop serrĂ©, Momo signe en 1979 la musique du film Dedicato al mare Egeo accompagnĂ© des cris de l’actrice Cicciolina.


“C’Ă©tait mieux avant” ?

En 2001 Snoop Dogg se dit, dĂ©jĂ  “et si je me roulais un gros oinj sa mĂšre” mais surtout, que les clips sont trop softs Ă  son goĂ»t. Il dĂ©cide alors de produire Snoop Dogg’s Doggystyle (c’est un jeu de mots avec la position du mĂȘme nom, Ruben) : un melting pot de clips, de musiques et de scĂšnes porno explicites avec quelques stars du milieu (Marcus, India, pour les connaisseurs) avec un Snoop Dogg qui dĂ©ambule autour d’une piscine de filles en bikinis mais “No homo” : les mecs sont tous habillĂ©s et passifs-agressifs, alors que deux ou trois filles font semblant de se lĂ©cher en arriĂšre-plan.

Extrait du fameux Snoop Dogg’s Doggystyle

Beaucoup plus rĂ©cemment, Vex Ashley (Four Chambers, si tu as bien suivi LĂ©opoldine, tu sais qu’on en a dĂ©jĂ  parlĂ© dans Un peu plus d’Art et de Cul) est une rĂ©alisatrice de films explicites alliant autant l’image que la musique dans une toute autre expĂ©rience que ce que l’industrie pornographique propose gĂ©nĂ©ralement.

Watching porn with the sound off never did it for me, it feels flat and stale. In the same way that you turn the sound off watching a horror movie so it stops being scary.

Vex Ashley

J’espĂšre qu’avec tout ça vous avez refait votre stock de musique ET de film porno pour la rentrĂ©e. Nous, on se retrouve le mois prochain pour une nouvelle heure de cours dans la Classe du Q et en attendant, n’hĂ©sitez pas Ă  utiliser Ă  bon escient votre flĂ»te Ă  bec !

MaĂźtresse Malou Wolfgang